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Les ombres folles, installation en Résonance avec la 15ème Biennale de Lyon, Espace Création 57, Lyon (69).

 

En lien avec le thème de cette Biennale “Là où les eaux se mêlent”, mon installation interactive a été conçue au sein de cette architecture et je souhaitais m’y inscrire en jouant avec la structure des lieux. Le fil que j’entrelace invente des paysages de lignes. Il me permet de passer sans transition du matériau aux jeux

d’ombres qui habitent mon regard. Cette mobilité visuelle est appropriée à son tour par les visiteurs qui explorent et font danser ces lignes tissées sur des parois (avec des lampes de poche). C’est cette réécriture du mouvement par d’infinis ajustements qui constitue le moteur de ma démarche.

 
 

I/ Trois photos de Sandrine GendrE.

3 photos, 90 x 90 cm.


 
 
 

Cette exposition est annoncée dès le couloir d’entrée par trois photographies de Sandrine Gendre qui a capturé mes gestes : je tisse des fils de tungstène et les ramifie, je les transforme en tresses instables, en paysages.
“ Ses mains sont en tension autour de l’aiguille, elles perforent et étirent, elles ramifient et dispersent l’énergie tout autour. Par de subtiles modulations du grain photographique, nous pénétrons dans le cœur de ces sculptures. ”
Hervé Bacquet, 2019.

 
 

 

II/ sculpture horizontale.

Lignes de vie, installation, fil de laiton, 5,30 x 0,90 m.

 

“ En apparence cet objet est immobile mais les fibres qui le constituent sont comme des cils vibratiles qui palpitent sur ce plan, ils font respirer ce lieu. L’image inclinée fait de cette sculpture un monde dédoublé, un dialogue avec l’architecture et avec elle-même, mais il ne s’agit pas de duplication ou de répétition car ces projections sont aléatoires et imprévisibles. Ces ombres sont une morphologie mouvante et redonnent chair à ce squelette, elles lui  donnent une épaisseur, une sonorité.
Cette sculpture / image ralentit le temps et nos corps, elle est “l’essence des choses”. Ce sont les mots de Peter Handke1 au sujet du trajet qu’il a fait en 1971 entre Aix-en -Provence et Le Tholonet pour retrouver les lumières de Cézanne. Ce qu’il dit au sujet du jeu d’ombres des pins parasol de Cézanne me fait penser aux sculptures de Christelle

Balbinot même si il n’y a aucune volonté de filiation. Peter Handke nous invite à partager son expérience de l’écriture par le vécu de la marche, et ce qui fait sens c’est la maturation des sensations, ce qu’il nomme le nunc stans (l’instant d’éternité). 
Les lignes métalliques que nous observons ici plongent notre regard dans la sensation d’un paysage à la fois desséché et aquatique, dilaté et contracté, comme une longue langue tressée qui semble flotter au-dessus d’elle-même et qui disparait en elle-même. Ce lent travail de couture dessine et donne corps, et ce corps résiste à nos propres déplacements : c’est là que nait le grain de folie de cette démarche, c’est là que nait l’incommensurable. ”
Hervé Bacquet, 2019.

  1. Peter Handke, La leçon de la Sainte-Victoire, Folio, p.25.


III/ Sculpture / dessin en 3 dimensions.

Zone de turbulences, installation, fil de laiton, 1,50 x 2,20 x 1,40 m.

“ Dans une petite salle au fond de l’espace, derrière un mur translucide en latex noir, une sculpture cherche sans fin son centre de gravité à cinquante centimètres au dessus du sol. Elle ondule et s’affine sur des parois cubiques. Ses ombres couchent au mur de longs méandres qui s’enroulent sur eux-mêmes et se décomposent : ils sont peau, trame et fil, “On ne sait comment les arrêter2”. ”

Hervé Bacquet, 2019.

2. Jean Teulé, Entrez dans la danse, Julliard, p73.

 
 
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