S’Enchevêtrer

En duo avec Hervé Bacquet, nous avons décidé d’investir le fort l’Ecluse. C’est toujours un défi de confronter le monde de l’armée et le monde artistique car ils sont souvent considérés comme profondément antinomiques. Nos installations proposent de revisiter ce point de vue et d’approcher le monument avec un regard plus poétique et de ce fait rencontrer l’histoire ou la technicité de ce fort militaire autrement.
Hervé Bacquet - https://hervebacquet.com

 

Salle des invalides / Sculpture souple.

Déployée, sculpture en fil métallique, 270 x 300 x 160 cm.


Dans la salle des invalides un grand voile de métal se déploie sous la voûte, sa couleur irisée rencontre les voûtes de pierre et forme un dessin en trois dimensions fait d’ombres et de tissages.
La sculpture et son images sont intimement liées mais l’ombre ne duplique pas la lumière, elle lui offre un écrin mobile.
Cet éventail de plissements semble naître de la main de l’artiste et du souffle de la montagne, ils glissent le long des parois, lentement comme un soulèvement tellurique qui donne au temps une infinie lenteur.

 
 
 

casemate 1 / Sculpture / dessin en 3 dimensions.

Zone de turbulences, sculpture en fil métallique, 150 x 220 x 140 cm.

Dans la première casemate au fond, une sculpture cherche sans fin son centre de gravité à cinquante centimètres au-dessus du sol, elle ondule et s’affine sur les parois. Ces ombres couchent au mur de longs méandres qui s’enroulent sur eux-mêmes et se décomposent : ils sont peau, trame et fil.
L’ombre projetée fait de cette sculpture un monde dédoublé un dialogue avec les parois du fort et avec elle-même, mais il ne s’agit pas de duplication ou de répétition car ces projections sont aléatoires et imprévisibles. Ces ombres sont une morphologie mouvante et redonnent chair à ce squelette, elles lui donnent une épaisseur, une sonorité.

 
 
 
 

casemate 2 / Sculpture.

Cadencia, sculpture en fil métallique, 160 x 105 x 60 cm.

 

Cadencia est un exosquelette en expansion à partir de son centre, un centre qui n’est pas matérialisé mais d’où émergent une multitude de filaments torsadés. Ces liens n’ont pas un caractère fonctionnel et nous ne sommes pas devant un corps ou un organe, nous sommes face à un objet irradiant et racinaire qui se retourne sur lui-même quel que soit l’angle sous lequel nous l’observons. Cet équilibre oscillant défie les lois physiques et matérielles, c’est ce fil métallique qui le permet. Par son extrême finesse et par sa résistance, ce fil met à distance ce qu’il tisse sans aucun effet démonstratif.
Cet éventail de plissements semble naître de la main de l’artiste et du souffle de la montagne, ils glissent le long des parois, lentement comme un soulèvement tellurique qui donne au temps une infinie lenteur.

 
 
 
 

casemate 3 / sculpture horizontale.

Lignes de vie, sculpture en fil métallique, 530 x 90 cm.

 

Les lignes métalliques que nous observons ici plongent notre regard dans la sensation d’un paysage à la fois desséché et aquatique, dilaté et contracté, comme une longue langue tressée qui semble flotter au-dessus d’elle-même et qui disparaît en elle-même. Ce lent travail de couture dessine et donne corps, et ce corps résiste à nos propres déplacements.
La sculpture s’anime avec les faisceaux lumineux qui permettent d’infinis ajustements et projettent partout d’autres lignes encore et encore. Au hasard d’un faisceau de lumière, une silhouette de femme, jusque là invisible, apparaît en une ombres éphémère telle une figure fantomatique qui habiterait le lieu.

 
 
 

(c) L’Oeil de K

Catalogue exposition S’enchevêtrer

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